BUDGET CO₂

L'horloge tourne. Et elle tourne vite ! Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a fourni en 2021 des calculs relativement concrets concernant le "budget CO₂" qu'il nous reste. Si nous voulons limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, nous devons agir rapidement. L'horloge CO₂ de l'institut Mercator montre combien de temps il nous reste, combien de dioxyde de carbone nous pouvons encore rejeter dans l'atmosphère sans que le réchauffement climatique ne dépasse 1,5°C ou 2°C maximum. A combien estimez-vous le temps qu'il nous reste ? Vous le découvrirez ici.

D'ailleurs, l'année 2020 a été l'une des plus chaudes jamais enregistrées dans le monde et elle vient cloturer la décennie la plus chaude depuis que les relevés météorologiques existent : cette décennie a été en moyenne plus chaude de 1,1° C dans le monde et de 1,6° C en Europe.

RECUL DES GLACIERS

Le graphique montre la réduction de la surface des glaciers dans les Alpes jusqu'en 2100, selon différents scénarios de températures : nous risquons de perdre plus de 80 % de la masse glaciaire mondiale d'ici là. 60 % du volume des glaciers a déjà disparu depuis 1850. Depuis 1990, le niveau de diminution global de la masse glaciaire a doublé. Qu'est-ce que cela signifie ? Entre autres, une menace pour notre approvisionnement en eau : la glace et la neige constituent 70 % des réserves d'eau douce. Après les océans, les glaciers sont notre plus grand réservoir d'eau.

(source : www.alpconv.org)

PERMAFROST

Depuis des décennies, les scientifiques observent le réchauffement menaçant du permafrost de l'Arctique jusqu'aux Alpes. En Suisse, par exemple, la couche dégelée n'est jamais descendue aussi profond dans le sol et les températures mesurées à 10 m et 20 m de profondeur n'ont jamais été aussi élevées. Le dégel du permafrost ne signifie pas seulement que l'intérieur de la montagne perd sa cohésion et devient instable. Il ne constitue pas uniquement une menace d'énormes éboulements et glissements de terrain. Cela signifie également que du dioxyde de carbone et du méthane sont libérés dans l'atmosphère. Cela signifie que le sol autrefois gelé devient perméable à l'eau et que de nouvelles sécheresses du sol menacent. Cela signifie que des écosystèmes entiers sont ébranlés.

FORÊTS DE MONTAGNE

Les forêts de montagne sont également massivement touchées par le changement climatique, ce qui déséquilibre l'ensemble de l'écosystème alpin. La forêt de montagne nous protège, nous les hommes, des dangers naturels liés aux inondations et aux avalanches, aux coulées de boue et à l'érosion. Elle est l'habitat de nombreuses espèces animales et végétales, dont certaines sont menacées. Et avec sa forte teneur en humus, elle constitue un important réservoir capable d'absorber du CO2 puisque les sols humifères sont composés à 58 % de carbone. Pourtant, la couche d'humus des forêts de montagne a diminué de 15 % en moyenne au cours des 30 dernières années.

RARETÉ DE LA NEIGE

La saison d'enneigement dure aujourd'hui en moyenne 37 jours de moins qu'en 1970. D'ici 2100, on s'attend à une élévation de la limite d'enneigement de 500 à 700 mètres. Et dans 40 ans, il y aura déjà 30 à 50 % de neige en moins à partir d'une altitude de 2 100 mètres.